Transition de genre et Espagne, à rebours de l’évolution mondiale antiwoke

La folle loi espagnole proposée sur la transition de genre

Par le Dr G. Delépine chirurgien cancérologue statisticien

L’idéologie Woke, en perte de crédibilité aux USA, tente de résister et se manifeste en UE par sa volonté d’imposer ses croyances aux familles par des lois parfois ubuesques. Un exemple caricatural récent concerne l’Espagne où le groupe parlementaire socialiste tente de faire passer une loi qui sanctionnerait les parents refusant les traitements hormonaux ou une opération de changement de sexe pour leurs enfants mineurs.

Des peines de prison pour les parents qui veulent protéger leur enfant !

Le projet de loi prévoit d’envoyer en prison pour une durée pouvant aller jusqu’à deux ans les parents qui recherchent des conseils médicaux ou psychologiques pour prendre soin de la santé des mineurs qui ont été incités ou poussés à devenir transgenres, et de leur retirer leur droit de les élever et de prendre des décisions les concernant.

Les sanctions prévues par ce projet de loi s’ajouteraient aux amendes prévues précédemment par la loi 4/2023 du 28 février pour « l’égalité réelle et effective des personnes transgenres et pour la garantie des droits des personnes LGTBI », plus connue sous le nom de loi trans, pouvant aller jusqu’à 150.000 euros.

Ce projet de loi prévoit également de punir les professionnels de santé, qui refuseraient de procéder à une transition de genre. La proposition controversée a été approuvée pour examen en séance plénière du Congrès le 24 juin 25. Tous les groupes parlementaires, à l’exception de VOX, ont voté en faveur de ce projet.

Ces traitements pour mineurs sont abandonnés par la majorité des pays qui les avaient autorisés[1]

Les traitements hormonaux et la chirurgie de transformation sexuelle des mineurs ont été utilisés en Angleterre, en Suède, au Danemark, en Finlande , aux USA où  leur expérience les a conduits à les interdire ou à limiter fortement leurs indications.

En Suède, premier pays du monde à avoir autorisé, en 1972, les traitements pour changer de sexe des mineurs, un rapport de l’autorité nationale de la santé[2] a révélé qu’une fille sur trois âgée de 13 à 17 ans considérée comme atteinte de dysphorie de genre souffre en réalité de trouble anxieux, un autre tiers de dépression, une sur cinq de TDAH et une sur sept d’autisme.

En 2019, dans le journal Svenska Dagbladet, Christopher Gillberg, psychiatre de Göteborg (Suède) mondialement reconnu s’est alarmé :« Le traitement hormonal et la chirurgie sur les enfants sont une grande expérience qui risque de devenir l’un des pires scandales médicaux du pays. ».

D’après Sven Roman[3], psychiatre pour enfants, la majorité des patients dans cette situation souffrent d’autres maux qu’il est possible de traiter : « 90% des jeunes patients que je croise souffrent d’autres pathologies qui sont en fait leur vrai problème : ils sont autistes, atteints de dépression, d’anxiété, de syndrome post-traumatique (….) Pour tous ces troubles, nous avons des traitements dont l’efficacité a été prouvée par la science, mais pas pour la dysphorie de genre quand elle touche les enfants » « On devrait faire le travail que l’on a toujours fait dans la psychiatrie infantile : les écouter, leur parler, savoir pourquoi ils pensent ce qu’ils pensent et là, on pourrait les aider. »

En mars 2021, l’hôpital Karolinska (Suède), pionnier du traitement de la dysphorie de genre, a décidé de ne plus administrer de traitement hormonal aux patients mineurs[4], car il pourrait favoriser les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose, les thromboses et certains cancers.

En février 2022 l’agence sanitaire suédoise a décidé « d‘arrêter l’hormonothérapie de transition de genre pour les mineurs, sauf dans de très rares cas » «et que les mastectomies pour les adolescentes souhaitant faire la transition devraient être limitées à un cadre de recherche ».

En décembre 2022, dans un communiqué le chef du Conseil national de la santé et de la protection sociale, Thomas Linden a rappelé : « l’état incertain des connaissances appelle à la prudence ».

En Grande-Bretagne

En 2004, le Gender Recognition Act a permis aux personnes souffrant de dysphorie de genre de changer légalement de sexe et interdit la discrimination sur la base de l’identité de genre dans le logement, l’embauche, la fourniture de biens et de services et l’entrée dans les forces armées britanniques.

Le service pédiatrique de la clinique Tavistock, promoteur des traitements transgenres chez les mineurs avec des bloqueurs de puberté, des hormones croisées et des traitements chirurgicaux a vu le nombre de demandeurs augmenter de manière considérable.[5]

Jusqu’à ce qu’une malade, Keira Bell, amputée de ses seins et traitée aux hormones regrette les traitements prodigués à Tavistock et l’attaque en justice pour consentement mal éclairé. Fin 2020, elle a gagné son procès en première instance contre la clinique qui avait donné son feu vert trop rapidement pour des traitements et mutilations qu’elle regrettait. Les juges ont estimé : « il est hautement improbable qu’un enfant âgé de 13 ans ou moins soit compétent pour consentir à l’administration d’inhibiteurs de puberté ».

A la suite de cette affaire le ministère de la santé a commandité une étude indépendante au docteur Hilary Cass[6] qui a démontré que le service pédiatrique de l’hôpital Tavistock n’avait pas réalisé « de collecte de données systématique et cohérente » et que « son approche n’a pas été soumise à certains des contrôles de qualité habituels lorsque des traitements nouveaux ou innovants sont introduits ». De plus les médecins avaient été « soumis à une pression pour qu’ils adoptent une approche affirmative inconditionnelle  ». Ce qui allait « à l’encontre du processus standard d’évaluation clinique et diagnostic qu’ils ont été formés à entreprendre dans toutes les autres situations cliniques ».  Ces constatations ont entrainé la fermeture du service spécialisé.

Le 16 avril 2025, la Cour suprême britannique a rappelé par une décision unanime des cinq magistrats que les termes “femme” et “sexe” dans la loi se réfèrent à une femme biologique et à un sexe biologique »[7]. Confirmant qu’il est légal d’exclure les « femmes » transgenres de certains espaces réservés aux femmes – comme des centres d’hébergement ou dans des hôpitaux. L’association Sex Matters, qui était associée à ce recours, a d’ores et déjà affirmé qu’il n’y avait plus « aucune excuse » pour autoriser les femmes transgenres à participer à des événements sportifs féminins.

En Finlande

Une loi récente[8] permet aux adultes qui se sentent transgenres de changer légalement de genre par un processus d’auto-déclarations sans passer par un processus d’approbation médical et psychiatrique, mais exclue les mineurs de moins de 18 ans. Mais après un rapport [9] soulignant les risques des traitements hormonaux en juin 2020, la Finlande a également changé ses recommandations précédentes en donnant la priorité à la thérapie psychologique.

En Norvège

En 2023 Le Norwegian Healthcare Investigation Board a révisé ses lignes directrices sur le changement de genre pour les mineurs, car il ne les considère plus fondées sur des preuves scientifiques[10]. Il recommande au Ministère de la santé que « l’utilisation des bloqueurs de puberté, d’hormonothérapie et de chirurgie de changement de genre [soit] limitée aux contextes de recherche et ne [soit] plus fournie dans des contextes cliniques ». Le but des recherches étant de déterminer objectivement si un traitement est efficace ou non.

Au Danemark

En 2014, le Danemark est devenu le premier pays européen à adopter une loi permettant aux adultes de ne pas avoir besoin d’un diagnostic de dysphorie de genre pour enregistrer un changement de sexe légal. En 2016 un service danois centralisé de de transition genre pédiatrique a été créé, selon une approche proche du modèle néerlandais comprenant l’accueil, l’évaluation, la consultation et l’orientation vers des bloqueurs de puberté et des hormones intersexuelles. En 2017, il est devenu le premier pays au monde à retirer le        « trouble de l’identité de genre » de la liste des maladies mentales établie par les autorités de santé publique.

Mais devant les résultats discutables de l’hormonothérapie une restriction progressive des soins de transition aux mineurs s’est affirmée; en 2022, seulement 6 % des personnes orientées vers la clinique centralisée danoise spécialisée dans le genre se sont vus prescrire des interventions endocriniennes (bloqueurs de puberté et/ou hormones transsexuelles).

Le 31 mai 2023 Sophie Løhde, ministre de la santé a déclaré au Parlement danois[11]: « il est essentiel que toute décision relative à un traitement médical repose sur des bases professionnelles solides… le système hospitalier, est, comme chacun sait, devenue plus réticent à proposer des traitements hormonaux qu’auparavant…Cette réticence est particulièrement marquée chez les jeunes souffrant de troubles sexuels liés à la puberté. Le Conseil national de la santé danois a publié de nouvelles directives prévoyant qu’il n’est plus possible de proposer un traitement chirurgical de réassignation sexuelle aux enfants de moins de 18 ans…

Évolution récente aux USA

Lors de son retour à la Maison Blanche, le président Donald Trump a déclaré :    « à partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des États-Unis sera de dire qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin« . Il a signé depuis plusieurs décrets, pour restreindre les procédures de transition pour les mineurs, pour exclure les personnes transgenres de l’armée et  couper les subventions fédérales aux organisations qui permettraient à des élèves transgenres de participer à des compétitions sportives féminines.

Le 31 janvier 2025 le CDC principale agence sanitaire des Etats-Unis, a retiré de nombreux textes relatifs aux questions de genre et de diversité.

En mars 2025 devant le congrès le président Trump s’est félicité d’avoir mis fin aux prétendues politiques de diversité, d’équité et d’inclusion » et a réclamé au Congrès une loi « interdisant et criminalisant définitivement les changements de sexe sur les enfants » : « Notre message à chaque enfant américain est que vous êtes (…) exactement comme Dieu vous a créé. »

Le 28 février 2025 l’Iowa est devenu le premier Etat américain à supprimer de son code des droits civils les règles protégeant les personnes transgenres. La loi promulguée par Kim Reynolds, définit les termes « sexe » et « genre » comme des synonymes, définis exclusivement par le sexe biologique de naissance et non au « genre ressenti » des individus. Ce texte supprime également toute référence à « l’identité de genre » dans la liste des règles antidiscrimination à l’embauche, par exemple.

Dans l’Idaho une loi interdit les procédures médicales pour les mineurs transgenres. Après sa validation le 15 avril 2024 par la Cour suprême fédérale le procureur général de l’Idaho a salué une décision qui « permet à l’Idaho de faire respecter sa loi qui protège les enfants de procédures et traitements expérimentaux néfastes ».

Au Texas la loi interdit aux professionnels de la santé de prescrire des médicaments bloquant les hormones ou d’effectuer des actes de chirurgie pour modifier la sexualité de toute personne de moins de 18 ans et prévoit une exception pour les enfants mineurs recevant déjà des médicaments bloquant les hormones ou bénéficiant d’une thérapie hormonale, mais exige dans ce cas un sevrage médical sur une période appropriée.

Au Tennessee la loi interdisant aux mineurs transgenres l’accès aux traitements de transition a été votée, puis validée par La Cour suprême américaine[12].

Actuellement 27 États américains (dont la Floride, l’Oklahoma et le Missouri) ont adopté des législations interdisant les traitements hormonaux destinés aux mineurs.

Il faut aider les mineurs qui se sentent trans, mais pas brutaliser leurs parents

L’adolescence est pour beaucoup une période difficile, car elle impose d’intégrer le changement complexe de son corps qu’entraîne la puberté. C’est une expérience très inconfortable. Ce malaise fréquent a été considérablement amplifié par les confinements qui ont entraîné la rupture des relations amicales et amoureuses à un moment où ils étaient particulièrement importants.

Lorsqu’un influenceur internet attribue ce mal être au genre, il risque d’être cru et de diriger l’ado vers des traitements et une communauté qui piège l’individu dans une nasse communautaire, où sa complexité comme sa culture sont réduites à un fonctionnalisme d’appartenance.

Il faut rappeler que la très grande majorité (85 %) des adolescents qui croient souffrir de dysphorie de genre verront cette souffrance disparaître après leur puberté et que cette dysphorie apparente exprime dans 70 à 80 % des cas une pathologie psychiatrique sous-jacente dont la méconnaissance empêcherait un traitement adapté. L’enfant dysphorique est en proie à la confusion ou à la détresse. Les parents doivent s’efforcer d’entendre, d’écouter, de poser des questions et d’en savoir plus sur ce que dit l’enfant.

Ce ne sont pas eux qu’il faut stigmatiser, mais la propagande permanente que diffusent les médias et certains influenceurs internet pour les faire entrer dans une communauté dont le fonctionnement évoque parfois celui des sectes (message d’amour envers les impétrants).

Les mineurs qui se sentent transgenres ne sont que des victimes de lobbys médicaux et pharmaceutiques qui vivent de leur malaise et financent influenceurs et médias pour élargir leur marché.

Ce projet de loi qui veut retirer la garde aux parents qui s’opposeraient à la transition de genre de leurs enfants ne vise pas à protéger les personnes LGBT, mais à imposer un programme transgenre qui porte atteinte aux droits des femmes, des enfants et des familles.

Une folie qui va à l’encontre de la tendance mondiale qui est d’interdire les soins d’affirmation de genre chez les mineurs. On peut espérer que la prudence des députés espagnols l’emportera sur l’idéologie lors du vote final.

[1] https://docteur.nicoledelepine.fr/transgenrisme-experiences-des-pays-etrangers-pour-proteger-les-mineurs/

[2] https://www.socialstyrelsen.se/globalassets/sharepoint-dokument/artikelkatalog/kunskapsstod/2023-1-8330.pdf

[3] https://www.rts.ch/info/monde/12295658-la-suede-freine-sur-la-question-du-changement-de-sexe-des-mineurs.html

[4] https://www.genethique.org/dysphorie-de-genre-un-hopital-abandonne-le-traitement-hormonal-chez-les-mineurs-juge-experimental/

[5] https://www.courrierinternational.com/article/transidentite-la-clinique-tavistock-recit-d-un-scandale-medical-britannique

[6] Independent review of gender identity services for children and young people

https://cass.independent-review.uk/home/publications/final-report/final-report-faqs

[7] https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/16/au-royaume-uni-la-definition-legale-d-une-femme-repose-sur-le-sexe-biologique-et-non-sur-le-genre-tranche-la-cour-supreme_6596617_3210.html

[8] https://www.euronews.com/2023/02/01/finland-passes-new-progressive-trans-rights-laws-on-gender-recognition

[9] https://palveluvalikoima.fi/sukupuolidysforia-alaikaiset

[10] https://www.genethique.org/genre-la-norvege-change-de-cap/

[11] https://www.transkoen.dk/2023/06/01/opsigtsvaekkende-gode-nyheder-sundhedsministeren-lover-stop-for-koensskifte-til-boern-med-pludselig-opstaaet-koensdysfori-rogd-samt-stop-for-kirurgisk-koensskifte-til-boern-under-18-aar/

[12] https://www.lfm.ch/actualite/international/usa-interdiction-des-traitements-de-transition-aux-mineurs-validee/

ÉDUCATION SEXUELLE À L’ÉCOLE ET THÉORIE DU GENRE = ENFANTS SACCAGÉS

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